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L’alarme harcèlement peut sauver des vies

Élargissement de l’app 112 BE

Stalkingalarm ASTRID

Les victimes de harcèlement à un niveau extrême pourront bientôt utiliser une alarme mobile pour alerter la police rapidement, d’où qu’elles se trouvent. ASTRID s’est chargée des adaptations techniques de l’app 112 BE.

« Il ressort d'une enquête européenne qu'une femme belge sur cinq a déjà été victime de harcèlement. Dans un tiers des cas, l’auteur était un (ex)-partenaire. Les cas extrêmes de harcèlement débouchent sur de la violence, voire sur une issue fatale, » indique Nathalie Muylle, ministre de l’Emploi, de l’Économie et des Consommateurs, chargée de l’Égalité des chances. « C’est pourquoi mes collègues de l’Intérieur et de la Justice et moi-même avons pris l’initiative d’une alarme spécifique pour les victimes de harcèlement dont la vie pourrait être en danger à cause de la violence commise par un ex-partenaire. Une telle alarme peut sauver des vies et rassurer la victime sur l’arrivée prochaine de la police sur place. »

Bouton portable
L’alarme harcèlement consiste en un bouton portable relié par bluetooth à l’app 112 BE sur le smartphone de la victime. Dès lors que la victime appuie plus de deux secondes sur le bouton, un appel est lancé à la centrale d’urgence de la police. L’endroit où se trouve la victime est également envoyé. L'opérateur voit d’emblée qu'il s’agit d’un harcèlement mettant la vie en danger et dépêche aussitôt une équipe d’intervention sur place. Et tout cela, sans que la victime n’ait à dire quoi que ce soit. 

À Gand, un système d’alarme harcèlement existe déjà depuis 2002. Fonctionnant via le téléphone fixe, ce dispositif connaît évidemment des limites puisque les victimes ne courent pas seulement un danger à la maison. « Il paraissait dès lors évident de collaborer avec la zone de police et la ville de Gand pour la mise au point de l’alarme harcèlement mobile », confie la ministre Nathalie Muylle. ASTRID et la Police Fédérale ont également été associées au projet.

Attirer l’attention au centre de dispatching 
ASTRID s’est chargée de l’élaboration technique, notamment de l’adaptation de l’app 112 BE. Explications de Jan Zeinstra, chef de projet chez ASTRID : « Nous avons adapté l’app de manière à ce que l’alerte puisse être donnée via le bouton bluetooth de l’alarme harcèlement. L’appel et les données qui l’accompagnent sont ensuite transmis, comme d’habitude, à la centrale d'urgence par le biais des serveurs hébergés au centre de données d’ASTRID. Des adaptations ont également été apportées à l’application par laquelle les informations de l’app s’affichent dans les centres de dispatching de manière à ce que les notifications de l’alarme harcèlement attirent davantage l’attention par une couleur fluo. Nos serveurs envoient par ailleurs un rapport quotidien aux accompagnants des victimes les informant s'il y a eu une alarme, si la batterie est encore chargée, etc. ». ASTRID assure également le suivi de l’ensemble. « Nous ajoutons notamment les numéros de téléphone des victimes à la liste et l’ASTRID Service Centre fait office de point de contact pour l’accompagnant de la victime et les opérateurs des centres de dispatching », précise le conseiller ASTRID, Jo Bilcke.

Approche multidisciplinaire
L’alarme harcèlement ne se suffit pas à elle seule. Les victimes bénéficieront de l’accompagnement d'une équipe multidisciplinaire, associant entre autres la police locale, l’administration locale, les services d’aide, l’accueil des victimes, le magistrat de référence du parquet et les systèmes de concertation multidisciplinaire existants en matière de violence intrafamiliale. Cette équipe détermine également qui a droit à une alarme harcèlement. Plusieurs conditions doivent être remplies : dont le fait que la personne concernée soit victime de harcèlement commis par son ex-partenaire. Ce qui est assimilé à un danger manifeste. Par ailleurs, elle ne peut pas entretenir de contacts volontaires avec l'ex-partenaire, à moins que cela ne soit nécessaire dans le cadre du régime de droit de visite des enfants. La victime doit aussi être disposée à porter plainte chaque fois qu’elle est harcelée. 

Projet-pilote avec dix victimes
Depuis mars, l’app est prête à être testée par des victimes. Les tests se dérouleront dans le cadre d'un projet–pilote mené avec dix personnes de Gand. La crise du coronavirus entraîne cependant un retard étant donné que l’installation de l’app nécessite une visite à domicile. Une fois cette dernière phase de test terminée, l’alarme sera déployée au niveau national. « L’alarme fonctionnera cependant dès le départ sur l’ensemble du territoire belge », précise la ministre Muylle. « Toutes les zones de police ont été mises au courant de l’app et de l’alarme harcèlement par le biais d'une circulaire ministérielle. » Reste à savoir combien de victimes pourront prétendre à l’alarme. Toujours est-il que la police enregistre chaque année 21.000 dépôts de plainte pour harcèlement. 

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