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Sur le terrain

Étrangers en Belgique également localisés via l’AML

AML ASTRID

Depuis peu, la géolocalisation par le biais de la technologie AML fonctionne également sur le territoire belge pour les numéros de téléphone étrangers sans frais d’itinérance additionnels. La Belgique fait ainsi la course en tête en Europe.

Aujourd’hui, la technologie AML (advanced mobile location) est intégrée de série dans tous les smartphones dotés du système d’exploitation Android ou iOS. Résultat : 99,9 % des smartphones en sont donc équipés. Comment fonctionne l’AML ? Le téléphone reconnaît les numéros d’urgence 100, 101 et 112. Lorsque l’utilisateur appelle un de ces numéros, un SMS technique reprenant ses coordonnées exactes est également envoyé automatiquement et gratuitement. Le SMS qui arrive chez l'opérateur de télécommunications est transféré vers ASTRID et, de là, vers le calltaker qui voit s’afficher l’information sur un moniteur à la centrale d'urgence. Les données de localisation via l’AML ne sont envoyées aux centrales d’urgence que lorsque vous appelez le 112 ou le 101. Ces données servent uniquement à accélérer la localisation de l’incident et ne sont pas conservées par l’opérateur ou par les services d’urgence.

Uniquement pour les Belges ?
« Il y a quatre ans, nous avons commencé à utiliser activement l’AML en Belgique pour géolocaliser les appels d’urgence », explique Peter Gerber, responsable de l’équipe en charge des systèmes CAD. « Auparavant, nous étions tributaires des LBS (Location Based Services) et seule l’antenne-relais depuis laquelle le signal était émis nous permettait de déduire la position... mais dans un rayon de 10 km ! L’AML permet quant à elle, une localisation avec une précision de 3 à 7 m. Une avancée incontestable, donc ! En 2019, nous avons ainsi reçu 4,5 millions de positions d’AML. »

Le système présentait néanmoins une lacune importante : la géolocalisation ne fonctionnait que pour les appels depuis un numéro de GSM belge. Peter : « Si un étranger en Belgique devait appeler le numéro d’urgence, le SMS technique aboutissait chez l’opérateur du pays de provenance. Parfaitement absurde ! Le téléphone le reconnaissait et le SMS n’était même pas envoyé. Or, cette fonctionnalité est d’autant plus utile pour ce groupe d’usagers précisément parce qu’ils peuvent souvent éprouver des difficultés à décrire avec exactitude l’endroit où ils se trouvent. »

Hôte
En 2017, le Royaume-Uni a été le premier à lancer un projet-pilote pour résoudre le problème. Le SMS technique n’y est pas envoyé à un numéro SMS court, mais à un numéro de GSM classique avec l’indicatif du pays, de manière à ce qu’il fonctionne aussi pour les abonnés étrangers. Mais cela pose un problème : l'opérateur facture des frais d’itinérance pour ce SMS technique pour lequel l’appelant n’a pas donné son accord.

La Belgique a planché sur une autre solution. La centrale SMS du pays qui accueille le visiteur doit reconnaître, pour les messages AML, l’utilisation par l’hôte de numéros étrangers de manière à ce que ceux-ci ne soient pas envoyés vers le pays de provenance. À cet effet, Proximus, Orange et Base ont à présent créé un alias sur leur centrale SMS classique permettant aux messages AML de parvenir à leur destination.

Entre-temps, le logiciel AML d’Android a également été mis à jour à l’échelle mondiale. Il sait à présent que la Belgique le supporte et enverra aussi gratuitement le message AML pour les cartes SIM étrangères. Une mise à jour a été préparée pour les iPhones, mais on n’en connaît pas encore le timing précis.

Un résultat solide
« Dans l’intervalle, les trois réseaux ont été adaptés. C’est le résultat d’une coopération intense et constructive entre tous les fournisseurs. Aujourd’hui, nous pouvons dire avec fierté que nous sommes le premier pays d’Europe où l’AML (sur Android) fonctionne aussi pour des numéros étrangers sans frais d’itinérance. »

« Nous nous réjouissons de ce que les opérateurs belges aient trouvé un moyen de rendre le roaming AML gratuit. Nous-mêmes, nous nous efforçons depuis plus de cinq ans déjà d’introduire l’AML dans toute l’Europe auprès des différents services et instances. Avec succès, d’ailleurs, dans de nombreux pays. Ce projet belge unique constitue un nouveau pas important en avant et nous le devons en grande partie à la bonne volonté et au savoir-faire des opérateurs télécoms commerciaux, en particulier Orange Belgium. Nous leur en sommes très reconnaissants. Nous sommes certains que les opérateurs d’autres pays suivront eux aussi l’exemple de la Belgique. »

Gary Machado
Gary
Machado
Directeur exécutif de l’EENA (European Emergency Number Association)

« Cela fera une grande différence si nous parvenons aussi à localiser des appelants étrangers via l’AML », confirme Johny Verfaillie. « Dans notre province, nous avons souvent affaire à des touristes étrangers qui se rendent à la côte belge et demandent notre aide. Or, il n’y a pas toujours de points de repère apparents sur la plage même. Qui plus est, la digue s’appelle « Zeedijk » dans pratiquement toutes les communes côtières. En outre, la prononciation avec un accent français ou allemand n’est pas toujours facile à comprendre. Il en va de même pour les appels de chauffeurs routiers étrangers qui viennent du port de Zeebruges ou s’y rendent ou qui sont en route pour Calais et sillonnent ainsi notre province. Il leur est encore souvent plus difficile de transmettre une position exacte. Toutes les aires d’autoroutes et sorties se ressemblent et ils ne connaissent pas toujours le principe des bornes kilométriques. Nos calltakers ont évidemment été formés à poser des questions jusqu’à ce qu’ils aient obtenu suffisamment d’informations. Si nécessaire, ils restent en ligne avec l’appelant jusqu’à l’arrivée des secours. Une géolocalisation précise nous permettra de gagner du temps dans le cas de tels appels et, par conséquent, d’intervenir plus rapidement. »

johny verfaillie
Johny
Verfaillie
Clustermanager de la centrale d’urgence 112 de Flandre occidentale
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