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Sur le terrain

« La communication est beaucoup plus efficace qu’auparavant »

Guy Vermeiren, Service d’incendie interne Janssen (Pharmaceutica) Beerse

Janssen (Pharmaceutica), Guy Vermeiren, bedrijfsbrandweer Janssen Beerse

La firme Janssen (ex-Janssen Pharmaceutica) est une entreprise pharmaceutique belge créée en 1953 par le Dr Paul Janssen. Elle fait partie du groupe américain Johnson & Johnson. Janssen possède des sites à Beerse, Geel, Olen, Merksem, Diegem, La Louvière et Courcelles. En Belgique, Janssen emploie 4600 personnes.

Comment fonctionne le service d’incendie interne de Janssen et en quoi ASTRID constitue-t-elle une plus-value ? À ce sujet, nous avons interrogé Guy Vermeiren, chef du service d’incendie interne de Janssen à Beerse et pompier volontaire passionné auprès des services publics d’incendie.

Cela fait un moment que vous travaillez chez Janssen…
Guy Vermeiren : « Cela fait à présent 34 ans et, si tout se passe bien, je resterai probablement dans l’entreprise jusqu’à la fin de ma carrière. Pour l’instant, je suis chef du service d'incendie interne à Beerse et responsable de la prévention incendie et de la planification d’urgence des entités de Diegem, La Louvière et Courcelles.

Le service d'incendie interne compte 30 volontaires motivés qui, en cas d’incident, sont rappelés via le pager ASTRID et se rendent alors à la caserne. Ils y trouvent tout le matériel nécessaire afin de maîtriser les risques sur les terrains du site de Beerse, en attendant l’arrivée des services publics d'incendie. Ils disposent pour ce faire de 3 véhicules d'intervention parfaitement équipés.

Par rapport aux postes d’incendie publics de Beerse et de Vosselaar, le service d’incendie interne se défend bien en termes de matériel et de moyens, lesquels ne sont pas exclusivement masculins car, « chez nous, la présence de femmes est une évidence depuis des années. L’an prochain, nous célébrerons d’ailleurs le 50ème anniversaire de l’équipe avec un bon gâteau... que nous éliminerons évidemment ensuite par une séance de sport dans la salle de fitness de Janssen, encadrée par des coaches sportifs ».

La collaboration avec les services publics d’incendie est essentielle, mais le service d’incendie interne est également apprécié pour sa connaissance des produits dangereux et des agents biologiques. L’équipe de porteurs de tenues anti-gaz de Janssen peut aussi être totalement intégrée à celle de la zone d’incendie Taxandria. Le matériel spécifique estdiscuté et acheté en commun en vue d’une coopération et d’une intégration.

La permanence est assurée essentiellement en journée avec les volontaires des différents départements. Pour ce qui est des interventions en dehors des heures, un Officier de Service (OdS) est disponible 24/7. Les volontaires peuvent aussi être rappelés en renfort après les heures. Le délai d’arrivée sur place est évidemment plus long. En cas d’alerte, c’est la zone d’incendie Taxandria qui intervient en premier lieu. L’OdS du service d’incendie interne est le premier point de contact. Le site de Janssen Geel dispose d’ailleurs aussi d’un service d’incendie équipé, qui mérite une petite visite.

Guy Vermeiren, bedrijfsbrandweer Janssen Beerse

Pourquoi avez-vous choisi ASTRID ?
Pour assurer nos communications en situations d’urgence, évidemment. Cinq groupes de communication ont été définis au sein desquels les différents participants à la planification d’urgence peuvent communiquer entre eux ou avec leur back-office. Nous parlons tout de même de plus de 80 radios. Chaque bâtiment a son propre responsable de l’évacuation équipé d’une radio. En cas d’incident, il peut recevoir des instructions ciblées ou donner un feed-back sur la situation dans son département. De telles informations étant internes, le réseau ASTRID chiffré est une absolue nécessité. À l’époque des radios analogiques, ce n’était pas possible, ce qui occasionnait des problèmes en cas d’incidents. Nous ne souhaitons en effet pas que des informations opérationnelles parviennent aux oreilles de journalistes qui diffuseront des communiqués sans avoir connaissance du contexte dans son ensemble.

Le choix d’ASTRID se justifie aussi par le fait que les sites peuvent communiquer entre eux, ce qui n’était pas possible avec des radios analogiques. La communication est beaucoup plus efficace qu’auparavant. Des radios ont également été prévues en suffisance pour les secours externes lorsqu'ils arrivent sur les lieux. Nous essayons de réaliser la couverture indoor avec les systèmes gateway dont nous avons récemment fait l’acquisition. L’implémentation est en cours, mais les premiers résultats semblent prometteurs !

Vous êtes donc satisfaits ?
« Nous aurions évidemment aussi pu choisir d’acheter un système nous-mêmes, mais il faut alors en assurer la maintenance. À présent, tout est compris dans un seul abonnement clair. De plus, la collaboration se passe très bien. Si nous perdons une radio, elle est aussitôt retirée de l'abonnement. Si une nouvelle radio s’ajoute, nous pouvons l’utiliser directement. »

Avez-vous déjà réellement utilisé les radios en situations d'urgence ?
« Nous recensons chaque année plusieurs interventions, mais il s’agit rarement de grosses catastrophes. Une cave sous eau, une poubelle qui s’embrase à cause d’une cigarette, une personne bloquée dans un ascenseur, bref, des incidents de ce type. Chez Janssen et au service d’incendie interne, nous privilégions la prévention et nous misons énormément sur celle-ci. Des systèmes de communication fiables en font partie. Nous possédons un système de sécurité très étendu. Tous les bâtiments sont équipés de sprinklers et sont compartimentés. De nombreux systèmes de contrôle automatiques surveillent le périmètre de l’entreprise. Au fond, nous sommes complémentaires de ces systèmes automatiques. Ici, la sécurité, ça ne se discute pas. »

Vous êtes dès lors une entreprise Seveso.
« Seveso seuil bas. Nous n'avons évidemment aucune commune mesure avec une entreprise chimique du port d’Anvers, mais étant donné la nature de nos activités, nous avons énormément de produits chimiques en plus petites quantités. C’est en principe une division de recherche, mais lorsqu'un médicament est prometteur, son développement se poursuit ici jusqu'avant la phase de production en masse, avec toutes les étapes intermédiaires. C’est relativement unique dans le milieu pharmaceutique.

Nous entretenons de bons contacts avec les différents services d’inspection tels que Seveso. Nous avons ainsi organisé récemment un exercice de plan d’urgence communal de grande ampleur qui a d’abord été soumis aux services d’inspection. Nous n’avons reçu aucune remarque sur l'exercice, les leçons qui en découlent, les points d'action et le plan d'action.

Indépendamment des règles, des procédures ou des directives, il est important que nous soyons bien informés des différents produits utilisés ici. Les chimistes des équipes de production y veillent de très près. Les deux conseillers en substances dangereuses de notre équipe ont également un rôle au niveau provincial. Et nous procédons régulièrement à des échanges de vues avec des experts externes pour rester à jour.

Ce qui fait la force du service d’incendie interne, c’est que nous recrutons des personnes de différents départements qui apportent leurs connaissances de ce département. À l’inverse, ils répercutent également notre savoir-faire en matière de sécurité incendie dans leurs départements respectifs. Ce brassage de connaissances constitue un véritable atout. »

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